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Date de création : 25.09.2014
Dernière mise à jour : 09.10.2025
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La poésie

On lit et on écrit de la poésie non parce que c'est joli. On lit et on écrit de la poésie parce qu'on fait partie de l'humanité et que l'humanité est faites de passions.

Keating

Citation

"La poésie, c'est l'univers mis en musique par le coeur"

 Sully Prudhomme

Mémoires d'été, sommeil d'hiver

Publié le 09/10/2025 à 10:23 par la-resonance-des-maux Tags : sur mer maison heureux nuit nature été hiver sommeil neige lumière silence
Mémoires d'été, sommeil d'hiver

 

                        Mémoires d'été, sommeil d'hiver.



Cette année-là, l’hiver s’invita trop tôt.
La neige recouvrait la plaine, et les pics rocheux semblaient effleurer un ciel couleur de plomb, en contraste avec la blancheur immaculée du paysage.

 

Des flocons lourds, épais comme des songes, tombaient sans fin, tissant un linceul de cristal et de lumière.

 

Dans la maison, la cheminée dévorait ses bûches, offrant au cœur des flammes une chaleur rougeoyante.
Au dehors, tout s’était tu d'une aphasie inquiétante : nul chant d'oiseaux, nul souffle, aucun bruit, comme si la nature s’était assoupie sous son manteau d’hiver.


Les vitres embuées dressaient une fragile frontière entre deux mondes : la morsure glacée de la nuit et le refuge tiède du foyer. Déjà, il fallait remiser les habits d’été, refermer les armoires sur les étoffes légères, s’envelopper de laine et d'accepter pleinement la saison.

 

L’été s'était retiré, mais vivait encore en nous. Ses souvenirs demeuraient :
plages ardentes et dorées, embruns au parfum de sel, ses couchers de soleil embrasant la mer, nous visitaient comme des mirages doux et persistants, enveloppant nos corps encore d'une douce chaleur.


Et dans ce contraste, l’hiver offrait ses présents : des soirées feutrées où nos corps se rapprochaient devant la caresse du feu, en écoutant crépiter les flammes et ce temps suspendu où l’âme se blottit comme l’enfant contre la poitrine maternelle.

 

Ces lointains souvenirs dissemblent avec le présent.
Le destin tragique ne m’offrira plus ces étés ni ces hivers où nous vivions, insouciants, comme des adolescents.
Ce temps appartient désormais au passé.
Désormais, je marcherai seul, saison après saison, d’un pas hésitant.


Le parfum des jours heureux s'est effacé, les couleurs sont moins vives, et tout m'apparaît comme à travers un voile transparent.

Pourtant, au détour du silence, il m’arrive d’entendre encore son écho.
Un souffle, une lumière, un souvenir furtif qui raniment, l’espace d’un instant, ce qui fut.

 

Alors je comprends que rien ne s’efface tout à fait.
Que son absence, même douloureuse, m’accompagne.
Elle me guide, discrète, au fil des saisons, semblable à une ombre bienveillante m'indiquant le chemin à emprunter.

Et si mes pas demeurent incertains, ils tracent malgré tout la route d’un cœur vivant — un cœur qui apprend, lentement, à transformer la perte en lumière.